Il est important de comprendre comment notre biologie et notre environnement social sont étroitement liés. Notre cerveau est le résultat de l’évolution sur une très longue période de temps, ce qui est fascinant, mais nous ne sommes pas simplement notre cerveau. Nos émotions ne sont pas seulement des réactions physiques, elles ont une dimension sociale importante car elles sont immédiatement adressées aux autres. De plus, nos désirs, fantasmes et rêves sont influencés par notre histoire collective et ne peuvent pas être étudiés sans considérer les contextes sociaux et historiques dans lesquels ils s’inscrivent. Les neurosciences ont du mal à interpréter cette dimension sociale et culturelle, car leurs protocoles de recherche sont souvent simplistes et ne prennent pas en compte la complexité de notre environnement. Il y a une tendance à accorder trop de crédit aux neurosciences et à penser qu’elles peuvent tout expliquer, mais cela relève davantage d’un fantasme de maîtrise plutôt que d’une réalité scientifique. En résumé, notre compréhension des émotions et de la vie affective ne peut pas être dissociée de notre environnement social et historique, et les neurosciences ne peuvent pas tout expliquer sans prendre en compte cette dimension sociale et culturelle.