Chapitre 7 : L’Etat
Raison privée et publique
Quel rapport de pouvoir la pensée entretient-elle avec l’Etat?
Lire la suiteL’Etat est le plus froid des monstres froids : il ment froidement ; et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : « Moi l’Etat, je suis le peuple ».
C’est un mensonge ! Ils étaient des créateurs, ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie.
Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois.
Je vous donne ce signe : chaque peuple a son langage du bien et du mal : son voisin ne le comprend pas. Il s’est inventé ce langage pour ses coutumes et ses lois.
Mais l’État ment dans toutes ses langues du bien et du mal ; et, dans tout ce qu’il dit, il ment — et tout ce qu’il a, il l’a volé.
Tout en lui est faux ; il mord avec des dents volées, le hargneux. Feintes sont même ses entrailles.
Une confusion des langues du bien et du mal — je vous donne ce signe, comme le signe de l’État. En vérité, c’est la volonté de la mort qu’indique ce signe, il appelle les prédicateurs de la mort !
Le but de l’Etat est-il exclusivement la sécurité?
Les contradictions dans l’Etat de droit
En déplorant la présence d’un “État profond” au sein de la haute administration française, Emmanuel Macron reprend un terme qu’affectionne Donald Trump et qui est né en Turquie. Attention toutefois à ne pas opposer l’État à lui-même, prévient Hegel.
Lire la suiteChapitre 6
Les contradictions de la société sont-elles résolues par l’Etat?
L’homme est un animal politique selon Aristote car il est doué du langage pour délibérer, c’est-à-dire discuter les opinions qui conduisent à des vérités indémontrables et pourtant nécessaires (le jugement de goût lorsqu’il discute de la beauté d’une œuvre d’art, l’excellence du gouvernant et du citoyen lorsqu’il discute des lois, les raisons d’agir qui peuvent conduire l’homme à être libre, les principes et les buts de la science, etc.).
Les lois que les hommes doivent respecter pour vivre ensemble, ne sont qu’une partie de ce qu’administre l’Etat dans une société. Mais les antagonismes qui agitent ces sociétés (crises politiques, crises financières, crise écologique, crise de la représentation démocratique même…), qui conduisent dans le pire des cas à la guerre civile, ne rendent ils pas illusoire l’idée d’une société reconciliée? L’Etat paraît dès lors être une institution dont le but est d’assurer l’unité dans la société, d’éviter que les tensions qui la traversent anéantisse le contrat social.
Mais la garantie de l’unité de la société par l’Etat dépend de l’idée qu’on se fait de son rôle, de sa fonction. Car en définitive toutes les contradictions qui traversent la société ont leur origine dans la conception que les hommes se font de l’Etat.
Pour les uns l’état doit garantir la justice et l’équité sociale, par la redistribution des richesses (impôts), par l’intervention dans l’économie (nationalisations), par le monopole de la violence légitime (forces de polices et armées). Pour d’autres au contraire l’Etat ne doit pas intervenir ou le moins possible dans les équilibres de la société: le marché économique doit se réguler seul selon l’offre de la loi et la demande, c’est aux citoyens eux-mêmes de se défendre contre les inégalités ou d’assurer leur propre sécurité, etc. D’autres enfin prônent une société sans Etat.
Le problème que pose la question porte donc sur les différentes conceptions que l’on peut se faire de l’Etat. Quel est sont rôle? Pour le savoir nous nous interrogeront dans chaque partie sur le principe qui fonde différentes conceptions possibles de l’Etat. Nous verrons que ce fondement est aussi sa finalité.